Nom de l’auteur/autrice :Christian Tamburini

Jour 21 : Haute pression & passion poisson

Vendredi 23 juin 2023 L’interview réalisée par Camille Crosnier pour l’émission la Terre au carré sur France Inter est disponible à l’écoute ! Nos scientifiques présentent APERO et reviennent sur l’enjeu de la recherche, l’interdisciplinarité à bord et sur la vague de chaleur qui traverse l’Atlantique nord… A bord du Pourquoi Pas? Dès minuit, le navire était en place sur sa nouvelle super-station! Le travail y a donc rapidement commencé, permis par un temps légèrement amélioré. Les opérations de mise à l’eau sont possibles mais elles ont nécessité un peu plus de précautions. Chaque début de station est marqué par la mise à l’eau de la ligne instrumentée et du TZEX (Twilight Zone EXplorer) qu’on appelle aussi Sediment Float. Une mise à l’eau un peu moins facile pour les 25 instruments de la ligne (longue de 1000 mètres!) dans une mer plutôt animée, mais l’opération a été un succès. La décision avait été longuement étudiée par le commandant et l’équipe de la ligne dérivante. Cette fois ci, la station pourrait durer 5 jours plutôt que 3 en raison des conditions météorologiques incertaines. Vous vous rappelez de l’intérêt pour la dégradation des pelotes fécales et de leur microbiologie évoqué hier? On y retourne pour la suite de la manipulation… Après avoir obtenu de belles pelotes fécales grâce aux organismes planctoniques échantillonnés par les filets, il est temps de passer à l’étape suivante : les étudier au cours d’une simulation de chute en conditions in situ. Place à la manip SINPAPERO, pour SINking PArticles experiment during the APERO cruise. © Image Tristan Biard © Image Tristan Biard Les pelotes fécales et les micro-organismes associés sont transvasés dans des bouteilles hyperbares pouvant supporter de grandes variations de pression. Pour recréer les conditions d’une chute par gravité dans les profondeurs, les paramètres environnementaux de l’échantillon sont modifiés tout au long de l’expérience : baisse de la température et augmentation linéaire de la pression hydrostatique… Leur chute est simulée depuis -150m jusqu’à -1000m, c’est à dire que l’échantillon dans la bouteille est soumis à une variation de pression de 15 bars à 100 bars! Pour rappel, la pression atmosphérique ressentie sur terre est de 1 bar (poids de la colonne d’air au dessus de nous), 100 bars c’est 100 fois plus (poids de 1000 mètres de colonne d’eau)! Cette descente en pression va s’effectuer au rythme de 240m par jour. Comme dans chaque expérience, il faut un témoin. Ici, l’opération est répétée dans des bouteilles en conditions atmosphériques qui serviront de point de comparaison. Nous reviendrons à cette manipulation en fin de simulation! © Image Tristan Biard A bord du Thalassa La météo est plus mauvaise du côté du Thalassa et de nombreuses opérations sont suspendues, mais l’étude des animaux échantillonnés se poursuit! On vous emmène découvrir quelques uns d’entre eux… Eurypharynx pelecanoides Aussi appelé grandgousier-pelican, ce poisson est caractérisé par ce qu’il y a de plus visible chez lui : la bouche. Sa mâchoire inférieure est très allongée et particulièrement extensible… elle lui permet de capturer des proies plus grandes que lui – un avantage considérable pour se nourrir! © Image Séverine Martini © IRD Gildas Roudaut Melanocetus johnsoni La baudroie de Johnson est connue pour son apparence impressionnante et pour sa lanterne bioluminescente. Cette poche suspendue est appelée esca, elle contient des bactéries bioluminescentes qui vivent en symbiose avec le poisson et dont la lumière attire des proies jusqu’à la gueule de l’animal! Encore un avantage original pour se nourrir dans l’obscurité des profondeurs (Les rôles attribués à la bioluminescence sont des hypothèses en cours d’étude). Quant à son physique impressionnant, il est en réalité relativement petit… ce specimen ne fait pas plus de 10 cm!

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Jour 20 : Dans la tempête

Jeudi 22 juin 2023 Les navires ne sont plus entourés par des arcs-en-ciel et une mer d’huile… La tempête annoncée s’est rapidement installée dans la journée. Le Thalassa est dans une zone plus exposée au vent que le Pourquoi Pas?. Le vent y est assez fort, d’environ 70 à 80km/h, et il contraint l’équipage des navires à reporter les opérations de mises à l’eau. Sur le Thalassa, le travail en laboratoire est lui aussi assez compromis car la manipulation de liquides n’est ni facile ni conseillée, et encore moins lorsqu’il s’agit de chimie! Seul le travail sur écran, éventuellement sur microscope ou sur des organismes échantillonnés peut continuer. Mais à vrai dire peu sont ceux qui peuvent assurer des tâches lorsque la nausée vient se mêler à la fatigue! C’est un moment opportun pour essayer de rattraper quelques heures de sommeil. Le planning de mise à l’eau est donc mis sur pause! A bord du Pourquoi Pas? Le navire échappe aux rafales de la tempête et, malgré une forte houle, les opérations de mises à l’eau de Rosettes CTD et filets se poursuivent. © Image Fabien Lombard A bord du Pourquoi Pas?, on s’intéresse à la dégradation des pelotes fécales en chute dans la colonne d’eau et à l’activité microbiologique qui l’accompagne. Pour étudier ce phénomène, il faut : des producteurs de fecès, des fecès et de l’eau en conditions in situ, pour reproduire une chute dans les profondeurs! © Image Fabien Lombard Premièrement, pour obtenir des pelotes fécales en grand nombre, les scientifiques ont opté pour une collaboration avec les salpes, échantillonnées par un filet. Les salpes sont ces petits organismes au corps transparent et gélatineux (ci-contre). Les scientifiques les ont bichonnées, bien nourries, puis.. les salpes ont accompli leur part du travail! Voilà le résultat de cette fructueuse collaboration : des pelotes fécales! Elles sont observées puis elles seront transférées vers la deuxième partie de l’expérience. On leur réserve une simulation de chute jusqu’à -1000m en conditions in situ, sous haute pression! à suivre… © Image Fabien Lombard A bord du Thalassa Une idée du navire qui commence à faire face au creux des vagues, bien formées par le vent…  https://www.aperocruise.fr/wp-content/uploads/2023/06/thalassa-vent.mp4 Vidéo : Magali Lescot

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Jour 19 : Les filets de minuit

Mercredi 21 juin 2023 A bord du Pourquoi Pas? Deuxième jour de transit vers la prochaine super-station, toujours dans un beau rythme de Rosettes CTD. Pour rappel, les rosettes CTD permettent d’échantillonner de l’eau à différentes profondeur et mesurent la conductivité (liée à la salinité), la température et la pression pendant leur descente et leur remontée. Durant les transits, ces mesures servent à étudier les variations d’une zone à l’autre et donnent une vision plus globale des dynamiques au sein de l’océan.  Les arrêts durant les transits sont aussi des occasions pour déployer d’autres instruments permettant de compléter les observations. Ce soir c’était filets de minuit! Quant à la météo, elle risque de reporter les opérations de la prochaine super-station… A bord du Thalassa Dans une ambiance similaire, mais avec un filet de minuit aux mailles bien plus grandes, on vous emmène jeter un œil au retour du chalut! A mesure que le chalut remonte sur le pont, marins et scientifiques se dépêchent de récupérer les petits organismes coincés dans les mailles avant la remontée du fond du filet, qui concentre le gros de l’échantillon.  © Image Simon Rondeau © Image Simon Rondeau Une fois remonté sur le navire, l’échantillon est versé dans un bac. Tous ces organismes vont être individuellement étudiés… Direction la salle de tri!  Une mission qui donne bien le sourire à nos spécialistes de biologie animale… Cet échantillon, comme tous les autres, apporte de nouvelles connaissances sur la diversité des espèces mésopélagiques, leur métabolisme et leur génétique. De quoi comprendre la structure, les dynamiques et le rôle de ces communautés dans le cycle des éléments, notamment dans la pompe océanique de carbone.   © Image Simon Rondeau La rubrique qui va au-delà de la science A bord du PP?© Image Quentin-Boris Barral Pop-up Pool Les marins ne sont pas impressionnés par les prévisions météo et font monter le PP? en gamme avec l’inauguration de cette piscine éphémère. Bah quoi? Les beaux jours c’est pour tout le monde! A bord du Thalassa© Image Simon Rondeau CrossFit On les savait déjà artistes, mais les scientifiques à bord sont aussi sportifs.. Eh oui, l’esprit sain dans un corps sain c’est important!

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Jour 18 : CTD & ITV

Mardi 20 juin 2023 Les prévisions météorologiques annoncent une tempête en Atlantique Nord, un rapprochement prévu pour ce milieu de semaine. Le vent va donc se lever, et la mer avec! Les opérations de mise à l’eau risquent d’être compromises, obligeant les chefs de missions et les commandants des navires à adapter les ambitions à la météo.  En parallèle s’est organisée une interview pour La Terre au carré, une émission de France Inter à laquelle ont participé des chercheurs du projet APERO! Notre vidéaste Melvak a pallié aux quelques petites pertes de connexion en incarnant les questions journalistiques et les scientifiques ont pris plaisir à expliquer l’objet et l’enjeu de cette recherche pluridisciplinaire. Tout le monde a hâte d’écouter et de partager le résultat, l’épisode sort cette semaine! Merci pour la mise en lumière du travail effectué! A bord du Pourquoi Pas? Jour de transit après les 72h de super station! Qui dit transit dit aussi beaucoup de rosettes CTD. Pour rappel, durant les longues stations, l’environnement est étudié de la manière la plus complète possible, c’est pour cela que vous assistez au grand bal des instruments de prélèvements! Alors que durant les transits, les scientifiques cherchent à observer l’évolution de certains paramètres d’un point A vers un point B, un monitoring qu’ils effectuent grâce aux marins qui permettent la mise à l’eau d’une dizaine de Rosettes – soit une trentaine d’heures de travail jour et nuit! A bord du PP?© Image Fabien Lombard Sunset Rosette Mise à l’eau de la Rosette CTD © Image Olivier Crispi Scientifiques, romantiques et artistiques A bord du Thalassa Le navire cherche sa prochaine super-station, qui sera une station chaluts. Pour se décider, les acousticiens et les physiciens à bord se servent des données obtenues grâce à l’ADCP du Thalassa (figure ci-contre). L’ADCP, pour Acoustic Doppler Current Profiler, est un instrument souvent fixé à la coque d’un navire et qui permet de mesurer la vitesse et la direction des courants marins. Les scientifiques cherchent une “zone de front”, c’est à dire une zone dans laquelle le courant est maximal et par conséquent les phénomènes biologiques nombreux. Ce sondage a duré plus de 6 heures et a été très fructueux! Le front est trouvé et la prochaine station est fixée! Figure réalisée par Elisabeth Chevillon & Xavier Durrieu de Madron Aujourd’hui a eu lieu le premier break science, une séance organisée par le chef de mission dans le but de familiariser l’ensemble de l’équipage, marins et scientifiques, aux différentes recherches réalisées dans le cadre d’APERO, à commencer par les thèses!  A bord du Thalassa© Image Simon Rondeau Comptage Les identifications se poursuivent… les animaux sont comptés, pesés et mesurés par espèces © Image Simon Rondeau On retrouve ce coucher de soleil flamboyant, vu depuis le Thalassa cette fois ci

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Jour 17 : Boulot, dans l’eau, dodo & il fait chaud!

Lundi 19 juin 2023 Boulot, dans l’eau, dodo et on répète! Avec sacrément plus de boulot que de dodo mais l’ambiance et la motivation de l’ensemble des collègues, des marins et des scientifiques, permettent de réaliser un travail considérable. La journée a été marquée par la vague de chaleur qui touche l’océan Atlantique nord. Les données sont alarmantes : la température de surface est 5°C plus chaude que la normale, et le réchauffement de l’eau s’est fait ressentir lors des prélèvements de plancton qui ont compté des espèces tropicales en plein océan Atlantique Nord. Il faut aussi dire que l’ensemble de l’équipage a commencé la campagne en T-shirt… Ces deux premières semaines ont plus l’allure d’une croisière en Méditerranée que d’une expédition en Atlantique Nord.  A bord du Pourquoi Pas? © Image Simon Rondeau filet WP2 Récolte de plancton avec ce filet d’une maille de 200 microns  © Image Simon Rondeau Retour de la ligne instrumentée Après 72h de capture de particules et d’analyse de l’environnement jusqu’à -1000m! Un robot autonome de plus pour étudier l’océan Atlantique! Le Thalassa en avait mis deux à l’eau, en voici un qui part du Pourquoi Pas?! Les flotteurs ARGO font partie d’un réseau mondial de flotteurs qui fournissent des mesures en temps réel par satellites pour les différentes profondeurs qu’ils parcourent. Les données contribuent à améliorer les modèles climatiques et permettent d’observer l’océan face aux effets du changement climatique. © Image Christian Tamburini A bord du Thalassa © Image Lionel Guidi Impressionnante tour de contrôle! Ce mur d’écrans est celui des acousticiens… Grâce à leurs instruments (le WBAT et le WBTube auxquels je fais souvent référence), les acousticiens peuvent analyser les schémas de migration verticale des organismes marins au cours des cycles jour/nuit. Les instruments émettent des signaux dans l’eau dont l’onde est réfléchie par les organismes rencontrés et détectée par les sondes! Un moyen non invasif pour suivre des centaines voir des milliers d’organismes. Le premier quart de nuit commence dans une ambiance studieuse… d’un côté, le poste de commande de la Rosette; de l’autre, l’analyse des dernières données de la CTD.  Dans quelques heures, la nuit sera animée par le déploiement du Multinet BIONESS! © Image Lionel Guidi

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Jour 16 : Sous le drone & les arcs-en-ciel

Dimanche 18 juin 2023 A bord du Pourquoi Pas? Les marins ont réussi à sauver le câble électroporteur, en réparation depuis la veille. Un autre scénario aurait obligé le navire à regagner le port de Brest… La tension a été remplacée par le soulagement cet après-midi.  Le ciel a réservé un spectacle de plusieurs arcs-en-ciel pour accompanger la remise à l’eau des instruments. La super-station se poursuit sous un ciel coloré et sur une mer d’huile… © Image Christian Tamburini © Image Fabien Lombard Un océan Atlantique tout plat et à perte de vue, depuis le Pourquoi Pas?Le temps est idéal pour observer les cétacés et l’équipage du Thalassa a d’ailleurs eu le plaisir d’accueillir la journée avec une rosette sur un fond de globicéphales et d’arc-en-ciel… Mais cette météo ne va pas durer. Les navires adaptent leur planning en fonction des forts vents prévus en milieu de semaine. © Image Fabien Lombard Observation du phytoplancton Les échantillons du phytonet sont en cours d’observation à l’aide de trois types de microscopes : inversé, planktoscope & microscope curiosity © Image Fabien Lombard phytoplancton en images Les diatomées sont de retour! © Image Najib Bhairy un Glider Romantique Le Glider SeaExplorer mis à l’eau hier essaye de nous faire passer un message… A bord du Thalassa Le temps a également été idéal pour faire des images en drone! Notre invité, le vidéaste Melvak, a réussi a réaliser des clichés du navire en plein trait de chalut effectué par les marins du Thalassa vu du ciel. © Images Simon Rondeau Les échantillons des chaluts sont ensuite triés par les scientifiques. La première étape consiste en une divisions en 4 grands groupes: les gnélatineux (comme les méduses), les crustacés (comme les crevettes), les poissons (comme les myctophidés) et les mollusques (comme les calamars). Les animaux sont ensuite identifiés et comptés, mesurés et pesés par espèces. Des prélèvements sont réalisés par la suite :  La présence d’isotopes (les isotopes d’un élément ont des propriétés chimiques identiques mais des propriétés physiques différentes) : Le carbone, l’azote ou l’oxygène, sont analysés depuis les tissus des organismes et aident à évaluer la contribution des animaux à la séquestration du carbone et à la circulation des éléments dans la zone mésopélagique. L’ADN : les analyses génétiques permettent de confirmer ou de peaufiner l’identification des espèces et d’étudier leur diversité génétique. La bioluminescence : les prélèvements et mises en culture mettent en en évidence la présence de bactéries bioluminescentes, dont la diversité est grande! Une fois ces prélèvements effectués, les animaux sont congelés et conservés pour des analyses plus approfondies une fois de retour à terre. © Image Simon Rondeau Tri des chaluts © Image Simon Rondeau Des poissons bioluminescents © Image Simon Rondeau En compagnie des globicephales

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