Nom de l’auteur/autrice :Christian Tamburini

Jour 9 : Pas comme un dimanche

Dimanche 11 juin 2023 Pourquoi le planning des marins et des scientifiques est il quasiment aussi chargé la nuit que le jour? Et bien, étudier la pompe océanique de carbone c’est aussi tenir compte d’un certain nombre de phénomènes : la migration nycthémérale (verticale), les variabilités diurnes et les processus spécifiquement nocturnes. Le point commun entre ces éléments? Leur dépendance au cycle Jour/Nuit. Qui dit prélèvements et études le jour dit alors forcément prélèvements et études la nuit! Tous, marins et scientifiques, se relayent pour réaliser les mises à l’eau et le traitement des échantillons! A bord du Pourquoi Pas? La nuit a compté trois CTD et un ROMARIN, une routine à laquelle on se ferait presque! Mais pourquoi enchainer autant de CTD? Aller, c’est dimanche, prenons le temps de répondre aux questions! Pour rappel, APERO implique une quinzaine de laboratoires, ce qui veut dire : de nombreuses disciplines à bord. Entre les spécialistes du zooplancton, du phytoplancton, des virus, des particules, de la chimie et de la physique des milieux, de l’hyperbare… il en faut des Rosette CTD, et pas que! Chaque spécialité traite ses échantillons selon son protocole et certains voyagent même avec leur laboratoire en conteneur aménagé.  Je vous propose de visiter l’un d’entre eux, éclairé de vert pour ne pas stimuler le phytoplancton!  © Images Simon Rondeau On y réalise des expériences de fragmentation : des particules de neige marine sont mises en contact avec différentes espèces de zooplancton pour étudier leur rôle dans la fragmentation et la dégradation de ces particules.  © Image Simon Rondeau A bord du Thalassa Week-end de CTD pas moins sportif à bord du Thalassa. Les équipes scientifiques et du bord sortent de 35h de mises à l’eau d’instruments. La liaison internet et la nécessité pour le personnel de prendre un moment de repos ont limité nos communications. Néanmoins, nous les savons dans de bonnes conditions : les globicéphales les ont accompagné dans leurs opérations et les identifications des espèces se poursuivent dans la passion pour les spécialistes du micronecton! Et puis… dimanche c’est chemises à fleurs à bord du Thalassa! Une tradition que les marins prennent plaisir à perpétuer, pour la bonne ambiance de tous! Demain, les deux navires seront dans la même zone et se rencontreront pour un échange de matériels et de personnel ! A bord du PP?© Image Christian Tamburini ROMARIN by night 4h00 du matin : mise à l’eau de ROMARIN (ROsette for Multiple MArine sNow catchers) A bord du Thalassa© Image Séverine Martini chalut Vous le reconnaissez avec sa petite lanterne? 

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Jour 8 : Ligne dérivante

Samedi 10 juin 2023 A bord du Pourquoi Pas? Jour de mise à l’eau pour la ligne dérivante, un outil novateur et particulièrement complet pour étudier la neige marine. Il s’agit d’une ligne composée de 25 instruments de mesure destinés à étudier la chimie et la diversité microbiologique au sein des particules de neige marine, ainsi que leur origine écologique (on aura plaisir à vous expliquer ces instruments en détails dans un article du CNRS Journal). La ligne établit également une série de mesures complémentaires : température, salinité et courant; et vitesse, dégradation et quantité des particules de neige marine sur différentes profondeurs. Ce fut une longue et laborieuse préparation pour l’ensemble des équipes, mais mise à l’eau effectuée avec succès! C’était aussi la première mise à l’eau du Sediment Float, un flotteur ARGO qui, comme son nom l’indique, va se concentrer sur les particules de neige marine (sediments). Il est équipé d’un UVP6 (une caméra intelligente), pour imager les particules et calculer leur vitesse de sédimentation, et d’un piège à sédiments pour récolter les particules pour identification. Comme tout flotteur, il est autonome et programmable, et mesurera la température, la pression et la concentration en oxygène du milieu. Le Sediment Float est mis à l’eau pour 72h avant récupération des échantillons à bord et analyse de ses données, une partie d’entre elles est également transmise par satellite. Les échantillonnages au moyen de rosette CTD et de ROMARIN ne s’arrêtent pas! La nuit a d’ailleurs été longue, saturday night fever… © Image Simon Rondeau Sediment Trap sur Ligne dérivante Montage du Sediment Trap (piège à sédiment), un des instruments de la ligne dérivante © Image Simon Rondeau Préparation des IODA Installation des IODA (In Situ Oxygen Dynamic Auto-sampler) de la ligne dérivante © Image Simon Rondeau Dans la bonne humeur! L’installation de cette ligne dérivante est une première et résulte de la collaboration entre plusieurs laboratoires, la joie se mêle inévitablement à l’appréhension! © Image Simon Rondeau Sediment Float Mise à l’eau imminente pour le Sediment Float, retour dans 72h! A bord du Thalassa Depuis la veille, les équipes à bord du Thalassa se sont lancées dans 35 heures de stations à haute fréquence : toutes les 3h ils réalisent le déploiement d’une Rosette CTD  suivi d’un filet a -200m. Un programme sportif, jour et nuit! © Image Léa Guyomarc'h Rosette CTD Rythme soutenu pour la CTD! © Image Léa Guyomarc'h Traitement des échantillons Solid Phase Extraction : concentration des composés ciblés dans les échantillons avant congélation pour les laboratoires

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Jour 7 : Gliders & super station

Vendredi 9 juin 2023 A bord du Pourquoi Pas? Nouveau Look pour ROMARIN : ses 4 marine snow catcher (MSC) ont été baptisés : Simona (MIO), Falbala (la gauloise du LEMAR, Gertrude (prêtée par l’AWI), et Odile (GEOMAR). Louis, un artiste du bord, s’est même fait le plaisir de les personnifier ! Le test de ROMARIN a été un succès,  une petite révision à faire sur Gertrude qui a déclaré une petite fuite et ça repart! Après la journée test très animée de la veille, les équipes à bord du PP? se prépare pour leur première super station qui aura lieu dans la nuit… à suivre A bord du Thalassa Ce matin c’était le lancement des trois gliders SeaExplorer et à croire que l’océan s’était calmé pour leur permettre une super mise à l’eau !  Les gliders sont des instruments de mesure autonomes qui assurent un monitoring de l’océan sur le long terme. Grâce à un système de flottabilité programmable et automatisé, ils peuvent plonger jusqu’à -1000m et réaliser des profils en enregistrant tout une série de paramètres sur leur descente dans l’océan et leur remontée à la surface. Les données sont directement transmises aux laboratoires grâce à une connexion satellitaire avec le glider.  La collaboration entre l’acoustique et les chaluts a permis d’identifier des organismes migrants : après avoir detecté une grande présence d’organismes avec le WBtube, l’échantillon du chalut a révélé une grande quantité de petits Myctophides! Cet après-midi commence les 35 heures de stations haute fréquence, avec mise à l’eau de la rosette toutes les 3h ! à suivre… © Image Fabien Lombart Nouveaux visages pour ROMARIN signé Louis © Image Fabien Lombart Nouveaux visages pour ROMARIN signé Louis © Image Lionel Guidi Préparation des gliders Derniers ajustements avant la mise à l’eau des 3 gliders SeaExplorer © Image Lionel Guidi Départ d’un glider! La présence du zodiac lui assure un départ aussi délicat que précis

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© Images Simon Rondeau

Jour 6 : Tests sur l’un, chaluts sur l’autre

Jeudi 8 juin 2023 A bord du Pourquoi Pas?C’est jour de TEST pour les instruments de prélèvement à bord. C’est l’occasion de vous présenter ROMARIN : la ROsette for Multiple mARine sNow catchers ! Comme son nom l’indique il s’agit d’une rosette (immanquablement rose!) équipée de 4 marine snow catchers (MSC). Les MSC sont utilisés pour récolter des particules de neige marine. Ce sont des échantillonneurs d’eau qu’on laisse décanter sur le pont du navire après prélèvement le temps que les particules en suspension contenues dans l’échantillon puissent naturellement finir leur chute vers la partie inferieure qui permet de les récupérer pour les analyser (les plus lourdes coulent à l’intérieur, les plus légères flottent). ROMARIN compte un MSC pour chacun des laboratoires impliqués dans l’étude de la neige marine. Son test a -1000m à été un succès! Un laborieux test pour le Multinet Hydrobios s’est déroulé ce matin. Il s’agit d’un instrument composé de 9 filets destinés à des prélèvements d’organismes marins à différentes profondeurs. Ses filets s’ouvrent successivement pour capturer des échantillons de façon stratifiée. Il est utilisé à midi et à minuit de façon à étudier l’évolution de la composition en organismes au fil du temps, utile pour l’étude de la migration nycthémérale (verticale). Les organismes ciblés sont donc principalement du zooplancton et du micronecton (de plusieurs centimètres). Son point faible réside dans la fragilité de ses filets qui demandent une mer assez calme pour sa mise à l’eau.  Test pour la rosette CTD qui est descendue à -4000m équipée des habituelles bouteilles niskin mais également de bouteilles hyperbares (qui maintiennent l’échantillon au même niveau de pression que dans le milieu naturel de prélèvement). La rosette était aussi équipée de filets deepnet (20 microns, pour le plancton) qui permettent d’étudier la biodiversité, la composition du zooplancton et la distribution verticale des espèces. Test nécessitant quelques réajustement, mais validé! © Image Simon Rondeau ROMARIN ROsette for Multiple mARine sNow catchers, mise à l’eau à -1000m © Image Simon Rondeau Multinet Hydrobios Mise à l’eau délicate de l’Hydrobios, descente à -1000m © Image Simon Rondeau Rosette CTD Rosette CTD mise à l’eau, descente à -4000m. Partie visible : bouteilles à haute pression A bord du Thalassa En l’espace de 24h, les équipes à bord du Thalassa ont réalisé 4 chaluts à différentes profondeurs – déterminées au dernier moment en fonction des informations recueillies par l’acoustique, le WBTube (décrit durant les précédents jours). L’objectif est de cibler spécifiquement les couches où se trouvent les organismes d’intérêt pour mieux comprendre les communautés et leur dynamique. Il y a eu deux chaluts de nuit : à -410m et -155m de profondeur; et deux chaluts de jour : à -150m et -557m. De quoi faire du tri, de l’identification d’espèces et de l’analyse approfondie des échantillons les prochains jours!  © Image Léa Guyomarc'h Opération de chalut Echantillonnage à -557 m © Image Séverine Martini Histioteuthis reversa Un calamar bijou identifié dans un échantillon!

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Jour 5 : De jour comme de nuit

Mercredi 7 juin 2023 A bord du Thalassa La nuit à été longue dans le laboratoire… et elle a durée jusqu’à 10h30 du matin! Quel est le secret pour travailler aussi longtemps? C’est incontestablement la bonne humeur qui écrase la fatigue! Un peu de musique et des histoires uniques au pont du navire à 3h du matin font garder le sourire, en plus tout le matériel de la manipulation fonctionne! Les équipes scientifiques et du bord ont pu réaliser les premières mises à l’eau de nuit de la Rosette CTD, et le traitement des échantillons a commencé dès la récupération des bouteilles niskin. La CTD qui s’était révélée capricieuse lors du test est toujours en réparation, l’équipe fonctionne avec une CTD de remplacement. © Image Lionel Guidi Première Rosette de nuit Préparation de la mise à l’eau de la Rosette CTD © Image Lionel Guidi Traitement des échantillons Ni une ni deux, on tri et on filtre les échantillons (au rythme de la musique bien sur!) © Image Lionel Guidi Surveillance et interpretation Vérification, configuration et interprétation des mesures 

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Jour 4 : Départ du PP?

Mardi 6 juin 2023 A bord du Pourquoi Pas? C’est le jour J pour le Pourquoi Pas? ! Le navire a quitté le port de Brest à 14h00 pour rejoindre le large, cap vers le site PAP (Porcupine Abyssal Plain). Nos deux navires sont maintenant en mer! © Images Gilbert Le Moigne A bord du Thalassa L’analyse des échantillons de chalut continue! Ces opérations permettent d’étudier la biomasse de la zone mésopélagique (la biomasse désigne la quantité totale de matière organique présente dans un écosystème). Elle permet aux scientifiques de juger de l’importance des populations animales dans la chaîne alimentaire et de leur contribution à la production de matière organique. L’identification des espèces permet de collecter des hypothèses sur leur rôle potentiel dans le cycle du carbone. Les échantillons ont permis d’identifier plusieurs espèces marines fascinantes qui habitent les profondeurs océaniques (voir photos plus bas)! Et de retour à notre chère rosette, qui n’avait pas convaincu lors de sa station test… En effet, durant sa première station officielle, et malgré la préparation de tous les labos, le système CTD de la rosette (Conductivité, Température et Profondeur, en français) a cessé de fonctionner. Le relais a été passé aux instrumentalistes qui œuvrent pour la changer. L’équipe espère pouvoir repartir à neuf! © Image Gilbert Le Moigne Départ du PP? En route pour 40 jours en mer à bord du Pourquoi Pas? chalut à -680m© Image Séverine Martini Sternoptychidés Une vie en bancs compacts et rythmée par des migrations verticales quotidiennes : ces poissons remontent près de la surface la nuit pour se nourrir de zooplancton, puis redescendent en profondeur pendant la journée pour échapper aux prédateurs. Une de leurs caractéristique est la bioluminescence! © Séverine Martini Myctophides Ces poissons se déplacent en bancs et se nourrissent de zooplancton et de petits organismes marins. Ils jouent un rôle important dans la chaîne alimentaire océanique en servant de proies pour de nombreux prédateurs. Ils sont aussi bioluminescents! © Image Séverine Martini Stomidae Ces poissons se nourrissent principalement de petits poissons et calamars qu’ils capturent à l’aide de leur mâchoire extensible, qui en fait une caractéristique remarquable! Deuxième caractéristique : la bioluminescence!

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