Nom de l’auteur/autrice :Christian Tamburini

Jour 27 : Lames & embruns

Jeudi 28 juin 2023 Très rapidement dans la journée, les marins et les scientifiques ont dû stopper les opérations de mise à l’eau. Quelques prélèvements ont été effectués dans la matinée, mais les forts vents en ont décidés autrement pour le reste de la journée.  C’est le moment de vérifier à nouveau la mise en sécurité des produits du laboratoire, des échantillons et des outils de recherche, car ça secoue!   © Image Simon Rondeau La tempête risque de durer quelques jours. Au programme : traitement de données, communication et bien sûr quelques heures de sommeil supplémentaires, qui ne sont pas de refus après une mobilisation des équipes jour et nuit!

Jour 27 : Lames & embruns Lire la suite »

Jour 26 : Recherche de front

Mercredi 27 juin 2023 On se prépare à nouveau à quelques jours de secousses dans le nord de l’océan Atlantique: la météo à venir n’est pas très réjouissante pour la mise à l’eau d’instruments! A bord du Pourquoi Pas? Le navire est à la recherche d’un front pour sa prochaine super station. Pour rappel, un front est une zone de transition entre deux masses d’eau aux caractéristiques différentes (température, densité, nutriments…). Ces fronts océaniques se forment lorsque les différentes masses d’eau se rencontrent et se mélangent. Ainsi, les fronts peuvent faire office de “hotspots” de biodiversité et de production biologique, ce qui interesse fortement les scientifiques dont l’objectif est de comprendre la structure des communautés, les cycles biogéochimiques et leurs réponses face aux variations environnementales. Un passager, qui ne faisait pas partie du programme, s’est invité à bord pour quelques observations avant d’être relâché dans son milieu naturel. Ou devrait-on dire DES passagers… L’anatife ou Lepadomorpha est une sorte de crustacé pédonculé qui vit en colonie sur un flotteur, lui donnant cette apparence surprenante. © Image Fabien Lombard A bord du Thalassa Les stations se sont poursuivies pour les Rosettes CTD et les filets jusqu’en fin d’après midi. Le mauvais temps s’est installé en debut de soirée, limitant les opérations de mise à l’eau. Aller, on s’accroche, c’est reparti pour quelques jours dans le creux des vagues.  © Image Simon Rondeau

Jour 26 : Recherche de front Lire la suite »

Jour 25 : Transects & CTD

Mardi 27 juin 2023 A bord du Pourquoi Pas? Cette nuit n’a pas été marquée par la mise à l’eau d’instruments mais par le traitement du grand nombre d’échantillons en cette fin de super station. Dans l’après midi, une Rosette CTD a été effectuée avant de faire route pour effectuer le premier transect. L’objectif des transects est de fournir une représentation spatiale des caractéristiques océanographiques entre les stations longues, ce qui permet de mieux comprendre la distribution des propriétés océanographiques et d’observer les variations dans l’océan. Les données collectées le long des transects peuvent ensuite être utilisées pour cartographier, modéliser et analyser les processus océanographiques à plus grande échelle. Les échantillons vivants des Sediment traps (pièges à particules) de la ligne dérivante ont été prélevés en chambre froide pour ne pas perturber l’activité biologique. La tenue de travail a gagné en capuches et en bonnets… © Image Chloé Baumas A bord du Thalassa Les navires ont profité de leur proximité pour effectuer une intercalibration des sondeurs et des ADCP (Acoustic Doppler Current Profilers). Pour rappel, l’ADCP est un outil fixé à la coque du navire qui mesure la vitesse et la direction des courants marins à différentes profondeurs à l’aide de signaux acoustiques. Les navires ont ainsi effectué des mesures simultanées et consécutives pour s’assurer de la cohérence et de la comparabilité de leurs données. Le Thalassa est parti pour échantillonner à différentes stations au ryhtme d’une Rosette CTD OMICS, un filet à phytoplancton, un filet à zooplancton et une Rosette CTD Stock.    © Image Simon Rondeau Les OMICS explorent la diversité et les fonctions des micro-organismes présents dans le mésopélagique à travers la métatranscriptomique et la métagénomique. Pour cela, elles prélèvent de grandes quantité d’eau (40L) à 5 profondeurs différentes pour pouvoir filtrer une quantité d’eau suffisante afin d’obtenir un signal significatif.  Les Stocks servent à étudier les paramètres biogéochimiques de l’eau, tels que, par exemple, les sels nutritifs ou la matière organique particulaire et son contenu en carbone, en azote et en oxygène. C’est parti pour échantillonner au rythme de cette même chorégraphie à différentes stations!

Jour 25 : Transects & CTD Lire la suite »

Jour 24 : Echelles & transferts

Lundi 26 juin 2023 A bord du Pourquoi Pas? Dernière nuit en super station avant de repartir en transit!  Multinet, filet vivant, Rosette CTD et ROMARIN étaient de sortie bien avant l’arrivée du matin.  ROMARIN permet de collecter des particules de neige marine, à la manière délicate de ses Marine Snow Catcher (MSC). Tous les 4 sont constitués d’une structure en PVC, en forme de bouteille, d’une capacité de 100 litres. Leur fonctionnement est simple : une fois immergé à la profondeur souhaitée, ils sont ouverts pour capturer la colonne d’eau contenant des particules de neige marine puis refermés et remontés en préservant l’intégrité des particules. De retour à bord, ROMRARIN est laissé en position verticale sur le pont pendant un certain temps, permettant aux particules de neige marine de naturellement chuter au fond des MSC par décantation. Le respect de cette phase est crucial pour l’analyse des échantillons collectés! Les manip sur ROMARIN s’effectuent dans un style parfaitement accordé… Du tabouret à la Rosette, on a décidé de ne pas passer inaperçus!  © Image Chloé Baumas La ligne dérivante a été remontée avec succès par les marins pendant que les équipes scientifiques se tenaient prêtes à réceptionner les instruments pour commencer le traitement des échantillons.Sur la photo ci-dessous, un prélèvement est effectué sur les trois IODA (In situ Oxygen Dynamic Auto-samplers) déployés sur la ligne à -100, -200 et -500 mètres. © Image Carl Gojak Les IODA sont des incubateurs qui permettent d’étudier les dynamiques de l’O2 en mesurant la respiration des micro-organismes, essentiellement la respiration bactérienne (bactéries attachées aux particules et bactéries libres dans l’eau). L’échantillon dans la chambre d’incubation sera étudié pour, entre autres, quantifier les éléments nutritifs et le carbone organique dissous. Pour s’assurer de la cohérence des capteurs du IODA, on mesure également la concentration en oxygène et le CO2 produits par la respiration des organismes. A bord du Thalassa Un océan plus calme a permis le transfert de matériel et de personnel entre les navires. Après deux semaines passées à bord du Thalassa, notre invité et vidéaste Simon (Melvak) est reparti sur le Pourquoi Pas? pour documenter la suite de la mission!  Un océan calme est également le meilleur moment pour mettre à l’eau les filets. Une aubaine après les derniers jours de tempête! Des plus grands  plus petits, tous les filets étaient de sortie!   © Image Lionel Guidi © Image Simon Rondeau Déploiement des Multinet, Hydrobios et BIONESS. Des cousins très similaires, qui peuvent échantillonner à 9 profondeurs différentes de la surface jusqu’à -1000m grâce à leurs 9 filets. Ce qui les rend complémentaires est la taille de leur maille : 300 microns pour l’Hydrobios et 500 microns pour le BIONESS. Les prélèvements couvrent ainsi différentes gammes de taille. Il y a eu des chaluts de surface et des chaluts profonds, de jour et de nuit, accompagnés de relevés acoustiques pour suivre la migration nycthémérale (verticale). Selon le moment et la zone échantillonnée, on ne retrouve pas la même composition d’organismes… On se donne rendez vous dans les prochains jours pour suivre les nouvelles identifications! © Image Simon Rondeau

Jour 24 : Echelles & transferts Lire la suite »

Jour 23 : Intercalibration & virus

Dimanche 25 juin 2023 Les navires se sont à nouveau rencontrés en Atlantique nord-est! A l’occasion de ces retrouvailles : une Rosette CTD d’intercalibration jusqu’à -4000m… Une manœuvre bien utile!  © Image Fabien Lombard En synchronisant leurs Rosettes CTD, les navires s’assurent qu’il n’y ait pas d’écart entre leurs systèmes de mesure. Les navires ont ainsi profité de l’opportunité d’utiliser leurs instruments dans la même zone pour comparer leurs données et s’assurer de leur cohérence. Plus la mission est longue, plus il est nécessaire de répéter cette opération car elle garantie la qualité et la fiabilité des relevés! A bord du Pourquoi Pas? La super-station se poursuit : ROMARIN, Filets et Rosettes CTD! Au jour 15, on avait évoqué les différentes équipes de recherche derrière toutes ces Rosettes! Toujours dans l’esprit micro organismes & macro dimensions, on va faire un tour chez les spécialistes des virus… © Image Tristan Biard Virus. La virologie marine a de quoi faire : “avec 1 à 100 milliards de virus dans chaque litre d’eau de mer, l’océan est le plus grand réservoir de virus sur la planète“. Tout comme sur terre, les virus présents dans l’océan infectent toutes sortes d’hôtes, mais leur cible principale est la vie microbienne, base du réseau trophique océanique. Les virus influencent donc forcément la vie micro-organique de l’océan et ses dynamiques! En parallèle, les virus n’ont pas réussi à se faire une bonne réputation, pourtant leur place dans l’écosystème contribue, elle aussi, au maintient d’un équilibre. On est en droit de se demander quel impact les virus ont-ils sur la pompe océanique de carbone? © Image Simon Rondeau A bord, les recherches visent donc à identifier les organismes infectés par les virus et à évaluer leur impact sur la mortalité des populations. Les chercheurs espèrent comprendre comment les infections virales influencent la diversité microbienne et les processus associés. Et, tout cela permettrait de déterminer le rôle des virus dans les cycles biogéochimiques! Sur le navire, les marins permettent aux scientifiques d’échantillonner de l’eau à différentes profondeurs à fin de réaliser les études suivantes : Caractériser la diversité des virus attachés aux particules de neige marine et les virus libres dans l’eau; Quantifier l’infection virale chez les principaux groupes micro organiques, comme le phytoplancton et les bactéries; Comprendre le devenir des cellules infectées :  comment influencent-elles le transport des éléments vers les profondeurs océaniques? © Image Simon Rondeau © Image Simon Rondeau A bord du Thalassa © Image Simon Rondeau Le Thalassa a terminé sa série de 10 stations de Rosette CTD avant de rencontrer le Pourquoi Pas?. La nuit n’a pas connu de pause… c’est dans ces moments là que le travail en quarts s’avèrent de grande utilité. En début de mission, l’ensemble de l’équipe a été formée pour être en mesure de réaliser toutes les opérations (prélèvements, filtrations, préparations d’échantillons) et permettre ce relais.  Aller, on se quitte sur une petite session d’identification de gélatineux? De gauche à droite: 6 Salpes Lasis zonaria 1 Firole 3 tonneaux de phronime (voir image de phronime en dessous) 5 cloches gélatineuses… S’agit-il de méduses ou de bouts appartenant à un organisme plus grand? 5 Cymbulia sp. © Image Frédéric Ménard © Image Fabien Lombard

Jour 23 : Intercalibration & virus Lire la suite »

Jour 22 : Micro organismes et macro dimensions

Samedi 24 juin 2023 A bord du Pourquoi Pas? Des manœuvres de Rosettes CTD et ROMARIN (ROsette for Multiple mARine sNow catchers) ont animé la nuit; et pour compléter l’échantillonnage de cette nouvelle station, des filets se sont joint à la chorégraphie qui a duré toute la journée.  En parallèle, on continue l’observation des échantillons récoltés… Des organismes prélevés au Marine Snow Catcher et aux DeepNets ont été photographiés à la loupe binoculaire et leur assemblage a donné vie à une drôle de tête! Zoom, dé-zoom. Vous aussi vous reconnaissez Olaf, le bonhomme de neige? Il s’agit de différentes espèces de Rhizaria et leur diversité morphologique est fascinante. Présents dans les océans du monde entier, ces organismes unicellulaires jouent un rôle clé dans la production de silice biogénique et dans le stockage et l’export de carbone vers les profondeurs océaniques. A bord, on s’intéresse au rôle que jouent les rhizaires dans les cycles biogéochimiques. Quand on dé-zoom, on réalise avec beauté que ces organismes microscopiques font partie des régisseurs de l’équilibre océanique… et donc climatique! © Image Marc Long SINPAPERO. Retour à l’expérience de simulation de chute de pelotes fécales en conditions in situ… une opération qui permet d’étudier la microbiologie associée aux particules en chute dans la colonne d’eau.Petit rappel avant d’aller plus loin : dans une première étape, les pelotes fécales avaient généreusement été fournies par des salpes & des copépodes prélevés en mer, et bichonnés à bord; en suite, dans une seconde étape, les pelotes fécales avaient engagé leur simulation de chute jusqu’à -1000m, au rythme de 240 m/jour, dans des bouteilles hyperbares conçues pour un travail sous haute pression. On vous emmène aujourd’hui à la troisième étape : l’après chute. Que se passe-t-il après? L’opération de simulation est arrêtée à environ 140 bars de pression, soit à -1400 mètres de profondeur, et l’étude des particules et du milieu peut commencer! © Image Christian Tamburini Les scientifiques s’empressent de relever les paramètres biogéochimiques du milieu pour étudier différentes composantes de la matière organique dissoute. Après quoi, ils s’attaquent à la microbiologie : ils prélèvent les particules une à une pour décrire leur diversité bactérienne; et ils filtrent l’eau pour caractériser les bactéries libres environnantes! Quelles sont ces bactéries et comment fonctionnent-elles? Ca sera tout le travail des microbiologistes dans les mois à venir… A bord du Thalassa Le temps s’est amélioré du côté du Thalassa mais il ne permet toujours pas la mise à l’eau d’instruments fragiles comme le phytonet dont la soie est très fine. Les Rosettes CTD ont pu reprendre leur cours : d’un point à un autre, on échantillonne pour étudier et comparer les paramètres biogéochimiques entre les stations.  © Image Simon Rondeau © Image Simon Rondeau Les scientifiques cherchent à évaluer la disponibilité en nutriments dans l’eau (mesure des sels nutritifs), la diversité et l’abondance des populations microbiennes (par cytométrie), la matière organique dissoute, le carbone et l’azote particulaires et bien d’autres paramètres qui contribuent à un travail de fond extrêmement précieux pour caractériser les dynamiques de l’océan. Le Thalassa fait route vers le Pourquoi Pas?, une rencontre est prévue demain! © Image Lionel Guidi

Jour 22 : Micro organismes et macro dimensions Lire la suite »

Retour en haut